Il n’y a pas de bible en Asie. Aucun texte révélé, aucun enseignement divin, mais bien de divins enseignements. Le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme sont tous trois, des «religions» sans Dieu mais avec divinités. Ce sont des textes écrits par des sages, qui seront ensuite déifiés. Ainsi, parle-t-on de manuels mais pas de bible au sens occidental du terme.
Le texte fondateur du taoïsme est le
Tao Te King ou Livre de la Voie et de la Vertu de Lao Tseu (ma version de référence sera Tao Te King, ed. Mille et une nuits, Philosophes Taoïstes, ed. la Pléiade).
L’ouvrage de référence du confucianisme est
Confucius : Maximes et pensées (Entretiens. ed. Mille et une
nuits). Voilà pour la Chine.
le Japon quant à lui se réfère à deux ouvrages phare. Le premier est le Koziki pour le culte shintô, le second est Le dialogue dans le rêve, manuel Zen. Il faut également citer les enseignements bouddhistes. Il ne s’agit là que de textes fondateurs, et
parfois plus importants en sont les commentaires, comme c’est le cas du Tao du prince de Han Fei pour le Tao Te
King (
Tao du prince, ed. seuil).
Ce simple exemple démontre la difficulté à classer ces textes comme religieux, la Tao du prince étant un manuel politique, non pas une exégèse théologique. C’est ainsi que l’on peut trouver des enseignements bouddhistes jusque dans les romans érotiques (
Jeou-P’ou-T’ouan de Li-Yu, La chaire comme tapis de prière). Parfois même ces «manuels de vie» peuvent êtres mis sur le même pied que le plus humble des recueils de proverbes (
Sentences et proverbes de la sagesse chinoise ed. Albin Michel).