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lundi 28 février 2005

Vice et versa




Trouvé chez Ofr, près du canal St Martin, à Paris dans le 10e, ce magazine horrible, ignoble, et donc fascinant. Vice, va jusqu'au bout de ce domaine, avec l'élégance et la morgue du talent déjanté.
Le prix ? Il est gratuit... et comme toujours pour ces magazines trendy, la pub est aussi intéressante que les articles ou la maquette.
Voir le site du magazine.

samedi 26 février 2005

Peinture in utero



Après Caravaggio, Soulages avec cet ouvrage destiné aux passionnés du peintre de l'ombre et de la lumière... qui cultive l'art de l'atelier comme beaucoup d'artististes.
Ce qu'en dis l'éditeur : Soulages aime se trouver absolument seul et dans une pièce en ordre, comme s'il faisait une peinture pour la première fois. Aussi, lorsque l'on pénètre dans un atelier de Soulages, est-on toujours frappé par le grand vide d'un espace où rien ne traîne. Toutes ses peintures sont cachées, sauf (et encore cela est exceptionnel) celle à laquelle il s'attaque. Jamais il n'étale ses peintures terminées, comme la plupart des artistes, mais les range hors de la vue.

Homme de toutes les curiosités, homme de l'outil, Soulages s'est attaché à créer des objets porteurs d'émotions esthétiques, que ce soient de ces objets peints que l'on appelle des tableaux, ou de ces objets gravés que l'on appelle des estampes, ou des planches de ces gravures devenues bas-reliefs de bronze, ou de ces objets tissés que l'on appelle des tapisseries, ou de ces objets qui captent et émettent la lumière que l'on appelle des vitraux. Tous ces objets (il préfère dire : ces " choses ") sont la composante d'une œuvre unique, dont l'ampleur paraît de plus en plus évidente.


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vendredi 11 février 2005

Caravaggio !



En avant ! J'attaque la lecture de La course à l'abîme de Domique Fernandez. Le style, l'idée, la précision et l'invention... tout ce que j'aime !

A lire un extrait : Sous l’influence de ces deux maîtres, j’ai attaqué mon premier tableau, une Corbeille de fruits, sujet entièrement nouveau pour l’Italie. Malgré mon peu d’intérêt pour la campagne, j’aurais voulu le traiter comme Floris ses étalages de légumes ou Jan ses bouquets de fleurs, en hommage à l’élan végétal. Quelque chose qui était dans mon caractère se révéla à cette occasion et fit obstacle à ce projet. Regardez ce tableau : vous serez frappé du contraste entre les fruits ronds et pleins qui sont dans la corbeille, et les feuilles qui dépassent et retombent de chaque côté : tantôt rabougries et sèches, tantôt rognées par les insectes.

Les fruits, je les ai mis de plein gré : c’était mon intention, que d’exalter la joie de vivre sous sa forme botanique. Les feuilles, elles, se sont rajoutées d’elles mêmes, en quelque sorte, comme si ma main n’avait plus obéi à ma volonté. Contrepoint sinistre aux pommes et aux poires du jardin, écrin funèbre pour l’épanouissement printanier elles indiquent où finit toute joie. N’est il pas étrange qu’au moment où le ravissement d’amour m’enlevait avec une telle violence, la pensée de la mort soit venue me tourmenter ?

J’avais vingt-deux ans, Mario n’en avait pas seize, l’avenir s’ouvrait devant nous, radieux selon la diseuse de bonne aventure chez qui Mario m’avait traîné de force, mais je peignais une image de dépérissement et de ruine. Pour le choix des fruits, me souvenant de Pietro Moroni et de la chaleur de son accueil, j’ai cherché lesquels il m’aurait vu avec plaisir, pour leur valeur emblématique, disposer dans la corbeille. J’y ai donc placé une pomme, deux poires, un citron, des figues vertes et des noires, symbole de ce qui passe, et des grappes de raisin, symbole du Christ et du salut par le Christ. Le Cavaliere vint examiner mon tableau, loua le mélange des fruits, reconnut la signification respective des fruits charnus et des baies translucides, apprécia l’intention religieuse, puis son œil se fixa sur un détail auquel je n’avais pas attaché d’importance.
Sur le flanc rebondi de la pomme je m’aperçus que j’avais peint, presque machinalement, un trou de ver et un début de pourriture. Il me tapa sur l’épaule, me félicita encore une fois, tira un demi-baïoque de sa poche, mit la pièce dans ma main. « Mais une autre fois, mon garçon, achète toi avec cet argent une pomme saine. »

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jeudi 3 février 2005

Une bulle économique : La Tulipe



Alors que les premières tulipes devraient commencer à pointer leur nez, ce livre (pas encore ouvert) d'Anna Pavord dont le sous-titre résume bien sa démarche : The story of a Flower that has made Men Mad. Bien illustré, je me fais un plaisir de l'attaquer une fois le brillant Europeana, une brève histoire du XXe siècle achevé.

A lire aussi le résumé de l'éditeur : Greed, desire, anguish, devotion have all played their part in the development of the tulip from a wild flower of the Asian steppes to the world-wide phenomenon it is today. The U.S. alone imports three billion tulip bulbs each year, Germany and France even more.

Why did the tulip dominate so many lives through so many centuries in so many countries? The author, a self-confessed tulipomaniac, has spent six years looking for answers. No other flower has ever carried so much cultural baggage; it charts political upheavals, illuminates social behavior, mirrors economic booms and busts, plots the ebb and flow of religious persecution.

The tulip made great fortunes for people but was responsible for equally spectacular bankruptcies. Millions of aficionados now gaze in awe at the brilliant flower pieces painted in the early seventeenth century by masters such as Ambrosius Bosschaert. But at the time they were painted, these works or art were considered as cheap substitutes for the real flowers. Even Jan van Huysum, the grand master of Dutch flower painting, could rarely command more than 5,000 guilders for a painting. But at auction in Alkmaar, Holland in 1637, a single bulb of the red-and-white tulip "Admiral Liefkens" changed hands for 4,400 guilders.

Roaming through Asia, India, Russia and the Ottoman Empire, the author tells how the tulip arrived from Turkey and took the whole of Western Europe by storm. In the petals of the exquisite English florists' tulips, still exhibited in competition by members of the Wakefield Tulip Society in Yorkshire, runs the blood of flowers first grown by John Evelyn in the middle of the seventeenth century.


Lire aussi ce que la presse en dit ici.