L'État est en train de vendre divers bâtiments et secteurs du groupe Imprimerie nationale, société anonyme dont il est le seul actionnaire, sans vraiment proposer d'autre solution pour son patrimoine, partiellement classé « monument historique », que de le mettre en caisses. Le déménagement aura lieu au cours du premier semestre 2005, vers un lieu inconnu.

Unique au monde, cette collection d'une valeur inestimable est un témoin de l'histoire de l'écrit, du seizième siècle à nos jours. Elle comprend le Cabinet des poinçons et ses milliers de caractères occidentaux et orientaux, des ateliers en activité – fonderie, presses typographiques, lithographiques et taille-douce, brochure et reliure – une bibliothèque de plus de 30 000 ouvrages et les archives de l'imprimerie d'État. Créé en 1539, en même temps que le Collège de France, ce fonds est la mémoire d'un savoir-faire et un lieu de création qui disparaîtront faute de continuité.

Cet ensemble ne doit être divisé ni dans son contenu, ni dans ses fonctions : musée et conservation, création de caractères, édition, enseignement, recherche. Il doit être détaché de tout ministère de tutelle préoccupé de rentabilité économique. Ce patrimoine doit être accueilli à Paris par une institution, dotée de moyens conséquents, capable de l'enrichir et de le développer. Mieux, il peut faire l'objet d'une fondation – à but non lucratif et contrôlé – qui deviendrait un espace de conservation, mais aussi d'ouverture et de recherche. Il convient, parallèlement et dès maintenant, de prendre des dispositions pour que le transfert des matériels et des compétences se fasse au plus vite, de façon transitoire mais sans arrêt des activités de production, de conservation, de recherche et de formation.


Texte repris du site Graphê, association pour la promotion de l'art typographique. Pétition pour sauver le patrimoine de l'Imprimerie nationale (cabinet des poinçons, presses à imprimer, bibliothèque historique).

Voir aussi ici, un .pdf d'explication très intéressant.